Il y a des choix qui semblent anecdotiques au départ, mais qui finissent par redéfinir notre rapport à nous-mêmes, à notre corps et au monde. Le jour où j’ai testé ma première serviette menstruelle en tissu, en 2016, je ne savais pas que je mettais le pied dans un chemin plus vaste que celui du confort : celui de la conscience. Deux ans plus tard, avec la cup menstruelle, j’ai encore basculé un peu plus dans une autre manière de vivre mes cycles — plus libre, plus informée, plus alignée.
Ce n’est pas seulement une question d’écologie, ni même d’économie. C’est une façon de dire non à l’invisible pression du jetable, aux produits toxiques, au silence autour des règles. C’est réintégrer son cycle dans une démarche de respect de soi, de son environnement, et des générations à venir.
Dans cet article, je partage mon parcours, mes apprentissages, mes doutes aussi — pour que chaque personne menstruée puisse, à son rythme, s’interroger sur ce qu’elle met au contact de son corps, mois après mois.

2016 : Ma première serviette lavable, ou comment tout a changé
C’est en 2016, presque par curiosité, que j’ai fait le saut vers les protections menstruelles en tissu. À l’époque, je ne parlais pas encore de “zéro déchet”, ni même d’écologie menstruelle. C’était un choix intime, presque instinctif. Un besoin de revenir à quelque chose de plus doux, de plus sain, de plus respectueux de mon corps.
J’ai découvert des matières respirantes, sans produits chimiques, et une sensation que je n’avais jamais connue auparavant : celle d’avoir le contrôle, sans subir.
Avec le recul, ce n’était pas juste un choix pratique ou économique : c’était le début d’une réappropriation.
2018 : La cup, entre révolution et apprentissage
Deux ans plus tard, j’ai franchi un autre cap : la coupe menstruelle.
Plus technique, moins instinctive, elle demandait un temps d’adaptation. J’ai eu des ratés. Des moments de doute. Mais j’ai aussi découvert une liberté de mouvement, une légèreté, et surtout une autonomie inédite pendant mes règles.
La cup m’a appris quelque chose d’essentiel : chaque corps a ses rythmes, ses besoins. Et chaque solution durable doit s’adapter à nous, pas l’inverse.
Pourquoi j’ai dit adieu aux protections jetables
En revisitant mes anciennes habitudes, j’ai réalisé ce que j’évitais depuis des années :
- des dizaines de kilogrammes de déchets non recyclables,
- des produits chargés de pesticides, parfums, dioxines,
- une dépendance économique à des produits jetables coûteux à long terme.
En moyenne, une personne menstruée utilise entre 10 000 et 15 000 protections jetables dans sa vie. À ce rythme, ce sont des montagnes de plastique et de coton blanchi qui partent en fumée… ou en enfouissement.
Les avantages invisibles du zéro déchet menstruel
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est tout ce que ce changement allait transformer :
- Ma relation à mon cycle : j’ai appris à mieux l’écouter.
- Mon rapport à la consommation : j’achète moins, je choisis mieux. Et j’économise.
- Mon sentiment de liberté : fini les courses de dernière minute, les ruptures de stock, les sensations d’inconfort.
Et puis, il y a cette fierté discrète, mais puissante, de savoir que chaque cycle peut être un acte écologique.


Et aujourd’hui ?
Je jongle encore entre serviettes lavables (de jour, de nuit), cup menstruelle, et parfois des culottes menstruelles (lavables aussi).
Ce n’est pas un choix parfait, ce n’est pas toujours simple. Mais c’est un chemin personnel et évolutif, en phase avec mes valeurs. Par ailleurs, je suis plutôt contente car cela préserve ma santé reproductive. En effet, depuis plus de 10 ans, je ne suis plus en contact avec des produits chimiques.
Pour celles qui veulent commencer
- Écoute-toi : il n’y a pas une seule “bonne” solution.
- Teste en douceur : commence par une serviette lavable ou une culotte menstruelle.
- Accepte l’apprentissage : chaque corps réagit différemment, c’est normal.
- Choisis de manière responsable : privilégie les marques éthiques, locales ou solidaires.
Ce que ce changement dit du monde
Le zéro déchet menstruel n’est pas juste une tendance. D’abord, c’est une révolution silencieuse, qui parle de respect, d’autonomie, de réappropriation du corps et de refus de la surconsommation. Ensuite, c’est un acte politique autant qu’écologique. C’est dire aussi : mon corps n’est pas un business jetable. Enfin, c’est refuser de voir le cycle menstruel comme un problème à cacher — mais comme un rythme à vivre avec conscience.
Et toi, quel est ton rapport aux règles ? As-tu déjà envisagé une alternative aux protections jetables ? J’aimerais beaucoup lire vos expériences — ou vos doutes. Partageons, sans tabou, avec bienveillance.

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