La vie n’est pas une course…

La vie n’est pas une course…

A Abidjan, où je vis, le célibat est perçu comme un état anormal pour une jeune femme qui a dépassé la vingtaine. Si l’on se fit au modèle social, avoir 30 ans et être célibataire signifie que vous avez un problème. Vous êtes trop exigeante, trop rêveuse, trop compliquée, trop indépendante, trop têtue ou pas assez douce, pas assez conciliante… un lot de « TROP » et « PAS ASSEZ » émanent de la bouche d’hommes comme de femmes. Des personnes, qui si l’on se penche sur leur vie sentimentale et de couple, n’ont aucune leçon à vous donner car leur vie n’est pas non plus si exemplaire… Loin de là…

La vie n’est pas une course…

Le bonheur est un choix

J’écris ce billet pour rappeler à chacun que la vie n’est pas une course. Le bonheur est un choix.
Choisir d’être heureux seul, plutôt que malheureux avec un compagnon qui ne vous correspond pas, demande du courage. Je pense que chacun à son histoire et que chacun évolue à son rythme. Mais nous vivons dans des sociétés pesantes qui veulent vous dicter quoi faire et comment le faire. Le « quand dira-t-on » devient une référence dans les choix de vie. J’invite donc ces jeunes célibataires à prendre leur temps. Ce qui est bon pour une personne ne le sera pas nécessairement pour vous. Nous n’évoluons pas de la même façon d’un point de vue émotionnel, intellectuel et spirituel. Si j’avais du me précipiter, je peux le dire, j’aurais fondé une famille avec un homme qui ne me correspondait pas du tout. J’ai rencontré des hommes que j’ai aimé mais j’ai compris une chose. Ils ne m’ont finalement jamais aimé. Ils aimaient ce que je représentais dans la société ou le fait qu’ils pourraient me façonner comme ils le souhaitaient. L’objectif est d’arriver à ses fins. C’est triste de vivre dans une société où l’on considère l’autre comme un moyen d’arriver à ses fins. C’est triste mais réel. Une claque ! Alors que choisir? Se faire traiter comme un moyen ou être considérée pour ce que l’on est ?

Des clichés autour d’un simple statut

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, le téléphone, cette fichue société de la réussite sociale par l’ascension professionnelle, la donne a changé. Beaucoup de personnes choisissent leur compagnon de vie pour ce qu’il représente à l’instant t et son éventuel potentiel d’évolution. On ne regarde plus le fait que l’on adore son sourire, que l’on se sent bien en sa présence… Non ! On vous demande parfois d’être rationnelle et non émotive. C’est une triste vérité.  L’amour s’est-il envolé ? J’ai parfois tendance à le croire car nous sommes dans une société où l’on valorise le fait d’être en couple, et un point c’est tout.

Les personnes célibataires sont considérées comme ayant un problème. Elles se sentent forcément bien et doivent absolument faire l’effort de se contraindre à la société. Et d’accepter le rôle qu’on leur donne. Et je crois que cela vient en partie des clichés qui entourent le fait d’être une femme dans la trentaine, célibataire, qui travaille beaucoup et sort tout autant. La plupart des gens s’imaginent que ces femmes se nourrissent de plats à emporter ou de restaurants. Souvent on pense qu’elles ne savent pas cuisiner, qu’elles vivent dans le désordre. En somme, que leur vie est complètement organisée autour de leurs désirs et plaisirs. Mieux, qu’elles n’ont aucune contrainte sociale et personne à charge…. Ce n’est pas tout à fait faux ni vrai. Chaque personne à une histoire unique. Peut être que la personne bosse pour soutenir toute sa famille à bout de bras. Vous n’en savez rien et en vérité, elle n’a pas à se justifier auprès des autres. Il faut donc rester réaliste. Être une femme célibataire, aujourd’hui, implique aussi d’avoir de nombreuses obligations et de répondre à une charge mentale émanent de la société. Alors là, vous avez deux choix : Céder et vous perdre dans le moule societal ou lutter et favoriser votre bien être en faisant des compromis.

Attitudes sexistes ou machistes… on a le choix !

L’autre inconvénient. Le statut de femme célibataire est souvent un fardeau. Vous devez souvent tout gérer seule. En effet, lorsque vous demandez de l’aide à un « mâle » qui se dit dominant. Le Monsieur en question prend souvent cette demande d’aide comme une avance. Et quand vous refusez son aide car elle est n’est pas neutre vous recevez des commentaires abjectes comme : « Tu te prends trop pour un homme! », « Tu es manipulatrice », « Tu est trop indépendante », « Tu penses que tu trouveras mieux que moi », « Tu finiras seule »… oui oui, ce sont des phrases que des femmes entendent.
Autre exemple, lorsque vous gérez un projet avec de nombreux hommes et que l’on vous sort :  » Madame, quand le patron arrive je vais lui expliquer « ;  ou encore quand vous donnez un pourboire pour la course de taxi et que le chauffeur vous dit » Ah Maman, il faut dire merci au patron pour son geste ». En fait, les femmes ne sont pas obligées d’accepter toutes ces remarques rétrogrades.

Nous sommes au 21ème siècle. De nombreuses femmes ont une indépendance financière. Et si elles ne savent pas quelque chose, elles posent les questions et se débrouillent. Au pire, elles font une recherche sur  Google ou sur YouTube pour essayer de répondre elles même à leur besoin ou pour trouver un professionnel. Cela peut couter parfois plus chère mais c’est le prix à payer pour ne pas être redevable à quelqu’un de quoi que ce soit. Et aussi pour éviter des réflexions déplacées pour ne pas dire sexistes ou bourrées d’orgueil. Pas si simple. Mais il faut le dire, en définitive, on vous pense affamée. Alors qu’en fait, nous sommes des milliers à vouloir un partenaire pour être heureuse. On ne le cherche pas car il pourrait nous donner de l’argent pour acheter la dernière robe ou pour monter un meuble ou nous déposer à notre sortie avec nos copines. Ce qui signifie que la notion de femme indépendante est vraiment très mal comprise puisque chacun a sa propre définition. Pour ma part, personne n’est indépendant. Nous dépendons tous de quelqu’un ou de quelque chose.

Une société injuste…

Autre point, que dire de ces fratries composées uniquement de femmes? Doivent-elles attendre la venue d’un oncle, d’un cousin lorsque leur défunt Papa ne sera plus de ce monde ? Je pose la question. Ouvrons les yeux. Il y a beaucoup plus de femmes qui assument des responsabilités au sein des familles. Parfois, elles gèrent des choses que des hommes, parfois de 15 ans leurs aînés, découvrent en même temps qu’elles. Le monde ne change pas. Cela a toujours existé. Mais cette société est devenue très injuste. Elle veut faire payer une forme de libération aux femmes. On veut nous mettre dans la tête que tant que l’on ne rentrera pas dans le moule social, on ne sera jamais assez bien.

Cette société est égoïste, épuisante et souvent triste. Les femmes ont parfois envie que l’on s’occupe vraiment d’elles. Qu’on leur montre du soutien, de la bienveillance et de l’amour inconditionnel. Certaines femmes n’attendent donc plus que quelqu’un comble ce besoin. Elles prennent les choses en main et pratiquent des activités qui leur permettent de se ressourcer. Pour certaines ce sera le sport, d’autres le yoga ou encore la lecture ou faire la cuisine. Chacune trouve sa solution. Nos vies ne sont pas plus enviables que celles des autres. Nous avons tous nos problèmes. La seule chose, c’est de vivre à son rythme et éloigner toutes ces personnes égoïstes qui ne veulent pas votre bien. Celles qui n’essaient pas de comprendre votre réalité. Celles qui veulent vous imposer un rôle, une façon de vivre pour mieux répondre à leurs propres envies et besoins.

Mais… et si l’on faisait le choix de la paix…

C’est pour toutes ces raisons que vous rencontrerez beaucoup de femmes battantes qui se suffisent à elles mêmes. Elles préfèrent avoir peu d’amis mais des amis sincères. Et elles sont prêtes à se battre pour mener la vie qu’elles souhaitent, malgré les difficultés.

Pour ma part, je considère que la trentaine est la période propice pour améliorer nos relations. En effet, c’est le moment idéal pour choisir les personnes que l’on veut laisser entrer dans nos vies et surtout celles que l’on veut garder. Que ce soit nos relations avec notre famille, nos amis, l’homme de notre vie et avec Dieu, nous ne sommes pas obligés de nous précipiter. L’essentiel est d’être heureux avec le peu que l’on a et en fonction de nos critères qui définissent le bonheur. Critères tout à fait personnel.

Ne laissez donc pas les autres écrire votre histoire et dictez votre bonheur. Prenez vous en main. Ce n’est pas toujours facile mais rien ne vaut la sérénité.

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